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2022-01-09T09:18:49+01:00

Youcef Benstaali

Publié par Rachid Raïssi

littérature maghrébine d’expression française est définie comme étant « toute littérature produite dans la langue française par des auteurs appartenant au Maghreb»[i] . Cette appartenance comprend aussi les écrivains étrangers, en particulier français nés ou vécus en Algérie, et même les écrivains juifs (pieds noirs) qui se sont exprimés dans la langue française. La façon dont cette langue s’est diffusée dans les pays maghrébins diffère d’une région à une autre, et parfois d’un écrivain à un autre appartenant à la même société. Mais le point commun, c’est qu’on peut considérer la plus grande partie des œuvres de la littérature maghrébine comme étant des endroits de la rencontre, et de l’échange et l’enrichissement car comme on le savait, l’intellectuel s’interroge toujours sur son existence et sa relation à l’autre ce qui engendre une rencontre inévitables entre des cultures différentes, cette dernière pourrait-être un enrichissement comme elle pourrait-être un choc qui provoquera des maux : éloignement, racisme, frustration….

    « L’étranger », le prix Nobel de Camus est un chef-œuvre philosophique, intellectuel car il évoquait un nouveau style d’écriture. Une histoire d’un personnage s’appelait Meursault, différent au monde y compris, à sa société et même à lui-même, en effet, il a ses sensations personnelles de chaleur et d’inconfort quand il n’est pas chez lui, mais il n’a pas des sentiments envers les autres    (amour, tristesse …etc.) Alors, peut-on inscrire « L’Etranger » d’Albert Camus dans la littérature maghrébine ? Si oui, est-il possible qu’il soit un endroit de la rencontre, de l’échange et de l’enrichissement ?

     Camus, comme les auteurs de la littérature de voyage, qui se sont inspirés par des paysages exposés à leurs yeux et « cherchent plus à les décrire qu’à évoquer la souffrance de ce peuple colonisé»[ii], a écrit une histoire dans laquelle il a présenté un personnage principal « Meursault » qui se retrouve face à une société différente à la sienne bien qu’il y est né, il a rencontré plusieurs personnes ( le concierge, directeur de l’asile, Marie…) qui étaient tous des français, quant à l’arabe, il est présenté dans l’ouvrage comme étant un être agaçant qui lui a poussé à commettre un crime à cause du soleil, Camus a dépouillé «  l’Arabe » de son identité, il ne lui a donné ni nom ni valeur.

     Le narrateur n’a évoqué sur l’Algérie que ses paysages et sa chaleur, il ne montre aucun intérêt aux autres dont sa mère fait partie. Cela explique qu’il a refusé cette rencontre, ce refus ne conduit sûrement pas à un échange ou à un enrichissement, mais plutôt , à commettre un crime et condamné à mort, cependant, après son crime et sa condamnation, il a révolté pour dire à tout le monde que rien ne lui intéresse et qu’il avait raison tout le temps.

     Le roman de Yasmina Khadra « Ce que le jour doit à la nuit » est un ouvrage qui présente une grande image de rencontre et de l’échange et l’enrichissement. Une histoire qui se déroule à Oran, retrace la vie d’un personnage « Younes Jonas », une personne arabo-algérienne qui vit avec son frère qui était pharmacien dans un quartier des pieds noirs, dans une société différente à la sienne où il s’est intégré facilement, il avait des amis français, sa copine « Emilie » était française.

    Voyons beaucoup d’exemples de livres maghrébins qui s’inscrivent dans la rencontre et dans l’échange et l’enrichissement, nous pouvons dire alors que « L’Etranger » de Camus est loin d’appartenir à cet ensemble d’œuvres.

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[i] Encyclopeadia Universalis, édition 2004.

[ii] Ibid, p. 20

 

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