La littérature algérienne d’expression française est une littérature de la rencontre de l’échange
et de l’enrichissement, peut-on inscrire « l’étranger » de Camus dans cette problématique ?
Pour répondre à cette question il faut mentionner que « l’étranger » de Camus est un roman
qui traite le personnage principal comme excentrique et absurde, cela reflète à mon avis le vrai
caractère réel, qu’il semble incarner à travers son roman, où Camus considère que l’homme vit
dans l’absurdité et fait face à de nombreuses situations absurdes tout au long de son existence. Ce
caractère l’empêche de vivre avec le monde externe pour faire l’échange. L’amour, le mariage, la
femme, les amis sont des facteurs de rencontre, Camus les néglige, de plus, il ne donne aucune
importance à ces éléments nécessaires pour l’échange et l’enrichissement.
Dans « l’étranger » c’est l’absence totale de l’Arabe. Camus dans son œuvre, a marginalisé tout
ce qui est arabe, il se comporte face à cette identité comme si elle n’existe guère. Dans ce cas on
ne trouve aucun trait de rencontre ou d’enrichissement parce qu’il vit dans la solitude, malgré il
était en Algérie le territoire multiculturel.
Contrairement à « l’étranger », citant l’exemple de « les chemins qui montent » de Mouloud
Feraoun, dont les personnages principaux sont Amer et Dehbia, traite des problèmes du peuple
algérien durant l’occupation française. Une histoire d’amour impossible née dans la misère et la
pauvreté dans le village d’Ighil Nezman En Algérie. Mouloud Feraoun a traité plusieurs thèmes tels
que l’immigration, le mariage, le désir, la haine et la souffrance.
Cette œuvre est un modèle vivant de l’image de la société rurale algérienne et kabyle avec
toutes ses composantes psychologiques et culturelles. L’échange et l’enrichissement, dans ce
roman, se réside dans le fait qu’Amer un immigré non-croyant venant de la France d’une culture
et coutumes différentes, et Dehbia une chrétienne qui vit à la compagne kabyle. Ajoutant aussi, la
propagation des missionnaires chrétiens et de l’influence des habitants kabyle à cette période là
par le mélange et la différence des coutumes et des religions, considérés comme des facteurs de
l’échange et l’enrichissement.
Pour conclure, et à partir de cette humble analyse et cette lecture comparative, on peut dire
que « l’étranger » d’Albert Camus ne peut être considéré comme un roman au service de notre
problématique ; celle de la littérature algérienne d’expression française est une littérature de la
rencontre de l’échange et de l’enrichissement.
2021-12-18T17:02:15+01:00
ouidadbouhafs30@gmail.com
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