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2017-03-05T17:10:52+01:00

De la francophonie dans la culture littéraire par Adrien TRAORE

Publié par Rachid Raïssi

De la francité d'Onésime Reclus en 1880 à la parution du terme francophonie en 1960 quand il y a eu une volonté politique d'assoir une communauté sur la base du partage de la culture et de la langue française. Se fondant alors sur cette idée de départ, il ressort que le terme « francophonie » renferme deux acceptions possible, et ce, en fonction de la graphie usitée. Ainsi, le concept « Francophonie », ici graphié en majuscule désigne le regroupement de tous les pays ayant la langue française comme langue officielle, par exemple et surtout des pays à l'instar de ceux de l’Afrique-Occidentale (Burkina Faso, Bénin, Sénégal, Togo, etc.) Et une fois orthographié en minuscule, la « francophonie » désigne alors la dimension culturelle de la langue française. Des deux aspects de la francophonie, il ressort deux problématiques communes et faisant l'apanage de chacune des acceptions et des conceptions qu'on peut se faire de cette notion de francophonie. Ces problématiques sont ainsi liées aux concepts : acculturation et assimilation.

Alors, que faut-il entendre par acculturation et par assimilation ? Il est souvent admis que le phénomène de l’acculturation est dû à une assimilation par contrainte qu'un peuple dominateur exerce sur un autre plus faible. Et cela se faisait durant la période coloniale du continent où les colons ont voulu ancrer une culture étrangère dans l’âme d'un peuple croulant sous le joug de ce qu'on peut appeler la tyrannie culturelle. De l’assimilation, on peut entendre une sorte de soustraction partielle ou totale, et ce, de manière volontaire d'un peuple afin d’adopter de plein gré la culture d'un autre groupe avec lequel, il est en permanent contact et veut s’identifier à ses valeurs au détriment des siens propres.

 De nos jours, le concept d’assimilation est à la mode et revient de manière reccurente dans les débats sur l’immigration et cela est surtout dû au phénomène de la mondialisation. Les nouvelles technologies drainent des cultures d'une frontière à l'autre. Les cultures se rencontrant, il y a alors un choc. Un choc étant plus marqué au sein de la jeunesse qui se sent perdue, et toujours en contact avec l’extérieur via les nouvelles technologies et ont tendance à vouloir s’identifier à l’Autre. On se souvient surtout du concept de la « génération perdue » (Jim Thompson) aux États-Unis dans les années 40-50 ; concept qui désignait les Noirs américains avaient perdu leurs repères alors. Et c'est cette perte de repères qui plombe de nos jours le quotidien de la jeunesse, de surcroît africaine.

  La plupart des pays africains embrassèrent leur indépendance en 1960 et depuis lors, chaque année, des fonds colossaux sont débloqués pour organiser des cérémonies de célébration de cette date marquante dans l'histoire de tout un continent. Cependant, il est capital qu'on sorte de l'illusion si l'on veut vraiment vivre l'indépendance. La colonisation est multiforme et multidimensionnelle. L'ancien colon exerce toujours une sorte de colonisation, non pas territoriale cette fois, mais corporelle, comportementale et intellectuelle. En effet, ne pouvant plus exercer une acculturation des anciens colonisés, il tente alors de les assimiler. Il semble s'y prendre au mieux lorsqu’il arrive à flatter la masse sur la bonté, la joliesse et surtout le prestige qu'offre sa culture à qui la veut bien, tous se portent candidats. On se rappelle sûrement du Rêve de Diouana de Sembène Ousmane qui narre l'histoire d'une jeune fille pensant implicitement qu'elle fut victime d'une erreur de la nature. Et une erreur qui lui a coûté d'être née en Afrique. Depuis que sa patronne blanche lui parla de la beauté de son pays et de sa culture et lui proposa de l'emmener avec elle en France, que ne fut-ce pas sa joie ! Tout lui devînt si monstrueux et si laid et cela, partant de l’architecture aux valeurs même qui prévalaient aux fondements de sa société mère. C’est ainsi qu'elle n’hésita point de se donner la mort lorsq’u'elle sut, que plus jamais, elle n'ira en France avec ses patrons.

Cependant, devons-nous rejeter l’Interculturalité sous prétexte des dangers qu'elle peut avoir sur la culture de certaines sociétés ? Nous soulignons qu'il ne faut pas la rejeter totalement, mais la prendre avec précaution. En effet, c'est ce manque de précaution qui a valut certains cas d'assimilation extrême chez certains individus et qui, voulant revenir aux sources, se sont perdus et ne sachant quoi faire tentent de s'affirmer comme faisant partie intégrante d’une culture à laquelle ils veulent et pensent s'identifier. Peut-être bien est-ce cela qui est à la genèse du phénomène du terrorisme et qui facilite l’enrôlement des jeunes au sein des cellules terroristes. Un tel cas extrême de volonté d’acculturation a été constaté chez Flaubert dans Madame Bovary où, Emma, épouse de Charles Bovary, voulait vivre « comme » les personnages fantasmagoriques illustrés dans certaines œuvres qu'elle eut à lire. Cette volonté lui coûta son identité. Ahmadou Khourouma, dans le Soleil des indépendances, évoquait déjà la nouvelle attitude des peuples africains consistant à remettre en question certaines valeurs intrinsèques à la société avec l'histoire de Fama, prince et héritier du trône, soit le garant de la tradition est humilié et désacralisé de tous part parce que « l’Autre » l'avait fait des siècle avant et parce qu'on veut être comme lui. On veut porter le même accoutrement que lui et se jouer les personnages. Un tel aspect des choses est toujours dû à la volonté de s’identifier à l’Autre en abandonnant sa culture, ses principes et ses valeurs.

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